L’emploi du safran dans le domaine médical et pharmaceutique est légendaire
Bien des civilisations du Tibet à l’Europe en passant par Mésopotamie, qu’elles soient antiques ou modernes, ont plus ou moins su tirer profit des propriétés du safran en l’utilisant dans diverses préparations. Ce remède des plus précieux sera reconnu et recommandé par les personnages les plus illustres de l’humanité.
Des médecins tels qu’Hippocrate, Homère, Virgile connaissaient les vertus stimulantes, digestives et antispasmodiques du safran.
Dans l’Iliade, Homère parle déjà du safran, sous le nom de Krocoz, et fait référence à l’utilisation du safran en tant que remède et parfum. Et comme certains autres auteurs le confirment, durant les bacchanales (beuveries romaines), on jetait du safran sur le sol parce que l’arôme contribuait à désinhiber les hôtes.
Au Moyen Âge, le safran aurait lutté contre la peste noire, il était très recherché.
En France, le safran a longtemps été utilisé pour soulager de nombreux maux. Le thé ou le lait au safran sont un remède de grand-mère pour soulager les douleurs menstruelles chez les jeunes filles.
Il entrait dans la préparation de l'élixir de Garus, dans le sirop DELABARRE.
Le livre "La médecine des pauvres" en 1724 le recommandait pour calmer la toux, la migraine, le mal de mer, la tristesse excessive, l’enflure des paupières, la petite vérole….
C'est l'une des plus anciennes plantes médicinales reconnues historiquement.
Dans les temps anciens, on disait du safran : “Qu’il sert le goût, flatte l’oeil et nourrit l’esprit.”
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LE SAFRAN ET LA BEAUTE
Le safran compose de nombreux élixirs, emplâtres, onguents et avait déjà pris au XVIème siècle une telle extension que la république de Venise dut créer un Ufficio dello Zafferano.
De nos jours le safran est toujours utilisé dans l’industrie cosmétique.
Ainsi on peut le voir apparaitre dans les compositions de parfums, eaux de toilettes, produits hydratants, shampoings, savons…
Le safran est utilisé dans les maquillages traditionnels tels que le bindi, point rouge que les femmes hindoues portent sur le front.
Les femmes berbères utilisent le safran lors de leurs fêtes dans une pâte qui recouvre les cheveux, et pour tracer des traits sur le visage, un contour du front, des joues et du menton, ainsi que certains motifs destinés à chasser le mauvais oeil.
Le blond vénitien des femmes italiennes de la Renaissance était obtenu par un mélange à base de safran et de citron après une exposition au soleil.
Intégrés aux produits de beauté, les stigmates du safran apportent naturellement de l’éclat et illumine le teint, tandis que leurs propriétés antioxydantes leur confèrent une action revitalisante anti-âge.
À faire l’hiver pour éviter le teint terne, le Masque éclat au safran, en mélangeant 1 cuillère à soupe bombée d’argile blanche, 1 cuillère à café d’eau florale de rose avec le jus d’1/2 jus de citron, puis saupoudrer d’1 pincée de safran en poudre, remuer et étaler sur le visage pendant 10 à 15 minutes, en prenant soin de vaporiser d’eau de rose le masque s’il sèche trop vite. Ôter, la peau est toute douce et surtout revitalisée et le teint un brin doré.
PUISSANT COLORANT
Traditionnellement dans la Perse antique, des soieries royales, des draps de laine, des cuirs, la soie et tissus des tapis… étaient teintés de cette couleur lumineuse, leurs conférant ainsi des significations hiérarchiques et spirituelles.
Les Irlandais et les Ecossais des Highlands portaient un long tricot de toile connu sous le nom de léine, qui était traditionnellement teint grâce au safran.
Le livre de KELLS, chef d’oeuvre du christianisme Irlandais, fut écrit à l’encre de safran.
UNE FLEUR POUR LA PAIX ?
Une légende raconte que :
Lors d’une de ses campagnes, Alexandre Le Grand, avait installé son campement, un soir, sur une plaine dénudée du Cachemire. Surpris par la floraison subite au petit matin de milliers de fleurs mauves de safran sur son campement, il aurait fait demi-tour après avoir versé des larmes, considérant cette manifestation comme un signe divin ou un mauvais augure.
Les cachemiris repoussèrent l’envahisseur sans combattre !
SYMBOLE SPIRITUEL
En Asie où la culture s’est développée, cette fleur est associée à l’image d’excellence et de pureté, notamment pas les bouddhistes pour qui la couleur ambre et rouge du safran est associée à la tenue vestimentaire des moines et du Dalaï-Lama. Ils l’utilisent également pour teinter l’eau de leurs bols de prières.
Selon des papyrus de l’Egypte ancienne : lors des cérémonies religieuses, on brûlait du Safran pour purifier les sanctuaires et attirer les bons esprits. Ils brulaient le Kyphi après le coucher du soleil afin de retrouver calme et sérénité grâce aux propriétés narcotiques du mélange.